Octobre Rose: des ballons roses, des manifestations et des rubans. Une demande de la recherche pour un soutien financier. Très bien. Cela fait avancer les choses.
Personnellement, je ne souscris pas totalement. Pourquoi? En réfléchissant de ma place de femme et de thérapeute, il y a plusieurs éléments qui me viennent. Je vais les exposer ici, et ils n'engagent que moi. C'est un point de vue qui peut encore changer, mais c'est comme cela que je le vois et j'ai envie de le partager.
D'abord, je déteste les radios du sein. A chaque fois qu'ils sont littéralement écrasés, j'ai mal et ils souffrent. C'est de la maltraitance que je ne me résous pas à m'imposer régulièrement. Chaque fois, je me dis que c'est une bonne façon d'initier une réaction à un traumatisme et le cancer pourrait faire partie de ces réactions. Mes seins me disent "non". Je sais que depuis peu, on peut avoir des thermographies, moins agressives et cela, j’apprécie.
Je n’aime pas non plus l’idée d’un risque qui plane, qui pourrait rôder par là. Cela met un fond de peur. Sous le prétexte de prévention, il y a cette épée de Damoclès. Elle est subtile et insidieuse. Je ne dis pas le cancer du sein n’existe pas. Je dis que la peur distillée aussi petite soit-elle peut-être un cancer à elle toute seule. Notre médecine est basée sur la peur. Et sur la réparation. Je ne peux pas souscrire à cela. Bien sûr que je pourrais avoir peur, bien sûr que j’irai me faire réparer si c’était nécessaire.
La vraie prévention est basée sur la confiance, la sérénité. Avoir confiance en soi. Avoir confiance en son corps, le soutenir, l’aimer, s’en occuper, en prendre soin, le vénérer au mieux. Pour le cancer du sein, qui est en relation avec les difficultés et stress de la maternité et de la féminité, ou des deuils associés, nous sommes loin du compte.
Comment est-ce que chaque femme prend soin d’elle, se respecte ? Comment a-t-elle appris à le faire ? Dans quelles limites ? De celles des canons de la beauté, du sport ? Dans un réel souci de soi ? A-t-elle les moyens de s’occuper d’elle quand elle travaille avec des enfants ? A-t-elle des facilités de garde ? N’oublions pas que le burn out des jeunes parents monte en flèche. Qui dit burn out, dit stress, dit corps déséquilibré, dit maladie possible.
Et pour décaler encore, et regarder d’encore un peu plus loin, les abus faits aux femmes sont de vrais cancers de la société. Je ne suis pas féministe et ne prêche pas pour une égalité hommes /femmes. Nous sommes différents. Mais les abus sexuels, financiers, relationnels, religieux, physiques, politiques sont nombreux et affaiblissent la femme dans sa confiance en elle, dans l’autre, dans la société.
Je voudrais une prise en compte de tout cela dans le respect de l’être, qu’il soit homme ou femme. Tous les jours de l’année. 90% des gens qui vont consulter en primo consultation le font parce qu’ils sont stressés. Nous sommes dans un monde stressant. Pour moi, la vraie prévention se ferait à un niveau global. Quand je lis les informations, j’en doute.
Je m’occupe de moi, au mieux, pour être bien dans ma peau et être en bonne santé. Je le fais depuis longtemps et je m’équilibre au mieux. Je sais que depuis que je le fais, je suis moins souvent malade et pour pas grand-chose. Ainsi, je me mets à l’abri.
Mesdames, comment pouvez-vous vous mettre à l’abri en étant bien dans votre vie, votre corps? De ce bien-être qui vous rend légère et tranquille ? Tous les mois de l’année ?